Poupée de paille

Paroles et Musique : Bruno-Michel ABATI

 J’ai cru voir dans ce ballon
Les lumières d’un Panthéon
Des flash qui comm’ des étoiles
M’indiquaient la voie royale
J’ai cru voir dans ce maillot
Les couleurs de mon ego
La fierté des dirigeants
A voir jouer cet enfant

Et j’ai couru comme une poupée de paille
Animé par un feu de grande taille
Et j’ai joué jusqu’à en perdre de l’âme
Pour devenir un jour un Dieu des stades

J’ai cru lire dans ces sourires
Des victoires au bout du tir
Des mains tendues vers le haut
Pour acclamer le héros
J’ai cru lire entre ces lignes
La sortie d’une vie fragile
Le contrat que mes parents
Espéraient pour mes vingt ans

Et j’ai couru comme une poupée de paille
Animé par un feu de grande taille
Et j’ai joué jusqu’à en perdre de l’âme
Pour devenir un jour un Dieu des stades

Comm’ un souvenir lointain
Où jouer sur les terrains
Ne conjurait pas le mal
D’être sur un piédestal
Le reflet qui glisse au fond
De mes yeux fait tourbillon
Et ne laisse que la trace
D’un rêve d’enfant qui s’efface

Et j’ai couru comme une poupée de paille
Animé par un feu de grande taille
Et j’ai joué jusqu’à en perdre de l’âme
Pour devenir un jour un Dieu des stades (bis ad lib)

Je suis …

Je suis …

Goutte de pluie, goutte de larme sur ta joue.
Je suis le vent qui souffle et sèche tes malheurs,
Qui entraine dans une gigue de bonheur
Ton sourire loin de ce long regard jaloux.

Goutte de pluie, goutte de larme sur ton cœur.
Je suis la brise qui caresse tes cheveux
Et se glisse langoureusement jusqu’au creux
De tes reins nus offerts à sa douce chaleur.

Goutte de pluie, goutte de larme sur ta bouche.
Je suis la saute de vent vive et soudaine
Qui soulève le voile d’un désir farouche

Qu’un soupir apaisé réveille de ses chaînes.
Goutte de pluie, goutte de larme sur ta vie,
Goutte qu’un souffle d’amour emporte avec lui.

Bruno-Michel ABATI – 1er juillet 2013

Nuit d’amour

NUIT D’AMOUR

Bruno-Michel ABATI

Le vent entonne sa mélopée nocturne,
Au son des feuilles des arbres majestueux.
Dans ce théâtre sans toit ni mur, ils sont deux
Que Dame la Vie vient d’élire sans les urnes.

Un grillon rejoint cet orchestre improvisé
Et comme un soliste exprimant une tranquille
Emotion, il égraine les notes fragiles
De cette partition qu’offre un beau ciel étoilé.

Nos deux amants entament alors comme envoutés
Une chorégraphie toute en sensualité.
Leurs bras, leurs jambes s’entrelacent comme des ronces

Inextricables, et leurs râles, comme une réponse
Au concerto, vibreront jusqu’au petit jour,
Marquant à jamais leur toute première nuit d’amour.

14 avril 2013

Nuit blanche

NUIT BLANCHE

Bruno-Michel ABATI

 

 

Errant sans but dans un monde nuance de gris,

J’ai vu passer une nuit blanche. Elle absorbait,

Tel un trou noir, les scories de toutes les plaies

Que rejette le grand fleuve Monotonie.

 

Toutes les couleurs étaient là, vives et rebelles,

Et même si mon œil malade ne pouvait

Les distinguer, je les sentais qui se mouvaient

En une danse expiatoire et rituelle,

 

Au silence d’une musique, qu’assurément

Elles seules devaient percevoir. Un sentiment

Confus s’est joint à moi pour regarder partir,

 

Bien malgré moi, cette nuit blanche de souvenir.

Je l’ai suivie jusqu’à temps qu’elle ne disparaisse

Me laissant seul sur le rivage de mes promesses.

 

16 Avril 2013